lundi 30 mai 2016

JULIE EWA - LES PETITES FILLES


L'histoire

À Mou di, en Chine, la politique de l’enfant unique a fait des ravages. Alors qui s’inquiéterait de la disparition d’une nouvelle fillette ?
Quand Lina accepte de mener dans le village une enquête discrète pour le compte d’une ONG, le piège se referme sur la jeune Française.
Mené de main de maître par Julie Ewa, ce suspense formidablement documenté nous conduit au cœur d’une Chine cynique et corrompue où la vie d’une petite fille ne vaut que par ce qu’elle peut rapporter.

Mon avis

Que dire... je suis encore bouleversée par cette lecture...

Une immersion totale en Chine avec la politique de l'enfant unique et ce rejet des petites filles. J'avoue qu'avant de me plonger dans ce roman, j'étais moyennement interpellé par ce sujet mais Julie Ewa nous absorbe dès les premiers chapitres.

Des personnages juste fantastiques, Sun Tang avec sa petite fille Chi-ni et Lina cette jeune française qui se retrouve dans ce village à la recherche de la vérité.

L'histoire est captivante, troublante. Des chapitres courts donnent le rythme à ce livre.

On est en Chine, à la fois avec Sun en 1991 et avec Lina en 2013. Deux destins différents qui vont s'entremêler, deux histoires de femmes qui vont prendont par la main pour vous guider dans le petit village de Mou Di. 
On vit cette enquête et on ne se doute pas où ces petites filles vont nous mener. Jamais je n'aurais pu penser que cette histoire me toucherait à un tel point, j'en avais les larmes aux yeux...

Petit à petit, ce roman se transforme en thriller où Lina va se retrouver comme l'instigatrice des malheurs qui frappent les habitants de Mou Di depuis son arrivée. Des crimes déguisés en accidents, et un suspense qui nous tient en haleine jusque la fin. Je me suis totalement laissé prendre au piège et je n'ai rien vu venir.

Julie Ewa nous livre ici un parfait thriller, palpitant, dur parfois, émouvant, empreint des traditions chinoises et bouddhistes, mais également un roman plein de réalisme qui ne pourra pas vous laisser indifférent.

Un gros coup de coeur pour ce livre écrit par une jeune auteure de 24 ans !


Un extrait

" Elle voulait prouver à sa fille que naître femme n’était pas une malédiction. Hélas, elle savait qu’un jour ou l’autre Lu-Pan tenterait de reprendre ses droits. Au départ, il s’était montré docile par amour et peut-être aussi par commodité. Mais la flamme du désir finissait toujours par s’éteindre. Alors surgissait le réel, comme un vieux monstre oublié, déversant sur le couple sa froideur et sa rugosité brute. "

Concours : 1 an de la chaine [ ouvert du 29 mai au 10 juin 2016 ]

vendredi 27 mai 2016

GILLY MACMILLAN - NE PARS PAS SANS MOI


L'histoire

Un dimanche après-midi, Rachel part en forêt se promener avec son petit garçon, Ben, 8 ans. Dévastée par son divorce, sa priorité est d'être une bonne mère pour Ben.

Alors, lorsqu'il lui demande d'avancer seul vers un espace de jeu qu'ils connaissent bien, Rachel décide de lui laisser un peu d'autonomie et le laisse partir seul devant. Elle le suit, mais, arrivée à destination, son fils n'est pas là, Ben a disparu.

Mon avis

Une couverture extrêmement tentante, angoissante à souhait ! et un sujet qui ne peut pas laisser indifférent : la disparition d'un enfant.

On est totalement pris dans cette histoire dès les premières pages. Ce petit garçon Ben disparait dans une situation qui pourrait finalement arriver à n'importe qui (à moins de cadenasser son enfant à son poignet...). Oui qui n'a pas laisser son enfant prendre un peu d'avance, en lui disant ok j'arrive ? Moi je l'ai fait... et je vous avoue que depuis la lecture de ce livre, je me remets un peu en question en me demandant si j'ai bien fait ou pas... mais là n'est pas la question !

Rachel, sa maman, se retrouve dans un désarroi le plus total. Où est ben ? Qu'a t'il pu lui arriver ? et l'auteure joue très fort sur ce personnage de la maman, qui se sent coupable, perdue, désespérée, qui agit comme toute maman pourrait agir dans une telle situation (et pas toujours comme elle devrait le faire, mais sans s'en rendre compte). Je me suis vraiment retrouvée dans ce personnage, j'ai souffert avec elle. J'ai ressenti chaque émotion, chaque douleur et cette envie de toujours y croire et de remuer ciel et terre pour le retrouver.

Ce livre souligne également l'importance des médias et de toutes les rumeurs qui peuvent circuler dans les réseaux sociaux et se propager sans qu'on ne puisse rien faire...

C'est une histoire qui parait tellement vraie, une enquête policière bien menée et des petits twists ici et là qui nous ramènent toujours à la culpabilité, au doute et à l'angoisse de la disparition de cet enfant, à l'envie de croire qu'il est toujours vivant quelque part et qu'il faut qu'on le retrouve très vite.

Un premier livre écrit par Gilly Macmillan, qui n'augure que du bon pour la suite.
Un thriller psychologique angoissant, glaçant, émouvant !
Un énorme coup de coeur !

Un extrait

" A mes yeux, la vie aurait dû s'arrêter jusqu'à ce qu'on retrouve Bien. Les aiguilles des horloges auraient dû s'immobiliser, l'oxygène n'aurait pas dû se transformer en gaz carbonique dans nos poumons, nous aurions dû cesser de respirer, et nos coeurs cesser de battre. La vie n'aurait dû revenir à la normale qu'après le retour de Ben. "

dimanche 22 mai 2016

SANDRA MARTINEAU - DERNIÈRE ESCALE


L'histoire

Richard, ex-footballeur pro dont la carrière a pris fin après de multiples scandales, embarque avec femme et enfants sur le Cruise Constantino pour une croisière d'une semaine.
C'est le voyage de la dernière chance pour renouer avec son épouse de plus en plus distante, renouer avec son fils, un ado grincheux et profiter enfin de la petite dernière, seul membre de la famille bien disposée à son égard.
L'ex-star du Barça, encore auréolée de son prestige, est accueillie en VIP. Les passagères lui font les yeux doux, un journaliste le poursuit pour tenter de décrocher un ou deux scoops, le commandant le reçoit, la voyante du bord l'intrigue...
Bref, la croisière ne demande qu'à s'amuser !

Mon avis

Premier livre que je lis de cette auteure (et bretonne de surcroit, ce qui touche mon petit coeur de crêpe au caramel beurre salé expatriée...)

N'étant pas accro au monde du foot, ce livre m'intéressait plus par le côté policier mais pas que... J'avoue que cette phrase m'intriguait, et un huis-clos sur un paquebot de croisière, ça me semblait être une très bonne idée.

Je me suis donc lancée dans cette lecture et j'avoue que j'ai été entrainée dans cette histoire aux multiples personnages. Le pauvre Richard n'est pas épargné, rien ne va dans sa vie. On le plaint et à la fois on le comprend, car franchement sa femme est assez rude (bon ok il l'a trompé, mais c'est une star de foot, le Richard quand même oooohhhh ! non ? ok ça ne l'excuse pas... ).

En tout cas, cette croisière n'est pas de tout repos, et Sandra Martineau a le don de nous mener en bateau du début à la fin. Au fur et à mesure de cette histoire, le quotidien de cette famille se fissure : non-dits, rancoeurs, blessures secrètes...

L'écriture est vive, agréable. La tension monte crescendo pour arriver à une fin assez bluffante, que j'ai particulièrement bien aimée. Ce n'est pas un thriller sanglant, mais vraiment un polar psychologique où le personnage principal tout comme le lecteur frémissent à chaque avancée.

Un roman idéal pour s'évader, sentir le bon air iodé, mais attention à la traversée mouvementée !
Prêts pour cette dernière escale à bord du Cruise Constantino ?

Un extrait

" Lorsqu'il se tourne vers nous, ses yeux croisent les miens. Je peine à identifier l'expression sur son visage : regard froid et vide d'émotion. Ces derniers temps, il affiche assez régulièrement cette face impénétrable. 
Où est passé ce petit garçon que je prenais dans mes bras pour le faire sauter dans les airs ?
Rares moments de complicité et de partage dans des temps si différents. Ses éclats de rire qui ont comblé mon cœur de père me semblent déjà bien loin maintenant.
Quand a-t-il changé ?

Je m'appelle Richard Dorval, j'ai trente-cinq ans. Dans une autre vie, j'étais un footballeur professionnel, menant une carrière brillante dans les plus grands clubs européens.Aujourd'hui, je suis un homme au chômage dont le parcours chaotique s'étale dans la presse à scandale et dans une biographie fraîchement parue. "

jeudi 19 mai 2016

MATHIEU MENEGAUX - JE ME SUIS TUE


L'histoire

Du fond de sa cellule de la maison d'arrêt des femmes à Fresnes, Claire nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison : l’histoire d’une femme victime d’un crime odieux. Elle a choisi de porter seule ce fardeau. Les conséquences de cette décision vont se révéler dramatiques. Enfermée dans sa solitude, Claire va commettre l’irréparable. Le mutisme sera sa seule ligne de défense, et personne, ni son mari, ni ses proches, ni la justice ne saisira ses motivations.

Mon avis

Claire et Antoine forment un couple qui a tout pour être heureux, ou presque...Seul lui manque un enfant. Essayant de vivre une vie la plus harmonieuse possible, un acte horrible va venir bouleverser leur quotidien et faire de leur vie un enfer qui va mener Claire en prison.

Ce livre ne vous lâche pas, il vous fait vous questionner sur la vie, la mort, le poids des actes et les conséquences de vouloir en parler ou comme Claire de se murer dans le silence.

J'ai lu ce livre d'une traite, on ne peut pas se détacher de cette histoire, de la vie de Claire. Fait-elle les bons choix ? pourquoi ? Comment en arrive-t'elle là où elle est ?

L'écriture est juste parfaite, fluide et l'auteur Mathieu Ménégaux nous raconte cette histoire en se glissant dans la peau d'une femme, et ceci avec une justesse dans les ressentis, dans les émotions, dans les sentiments.

Un roman "coup de coeur" !
Vous ne sortirez pas indemne de cette lecture bouleversante, de cette histoire troublante. Ce livre est une réflexion sur la vie et sur le fait qu'à tout moment, nos décisions peuvent nous conduire à basculer du côté obscur de cette vie.

Un extrait

" Submergée par l'émotion, j'ai failli craquer. J'ai été à deux doigts de tout lui avouer. Je me suis tue.
Ce fut un instant rare, un de ceux qui justifiaient ma résolution de vouloir continuer à vivre. Oui, je devais expier, être punie et coupée du monde pour mon crime abominable, mais j'avais raison d'avoir confiance dans le fait que cette vie pourrait me réserver encore quelques moments d'absolu, après la peine."

mardi 10 mai 2016

OXANNA HOPE - L'APOTRE DE L'OMBRE




L'histoire

Quatre corps enterrés à la va-vite dans un jardin bourgeois. Quatre autres ici ; quatre autres là, et toujours ce même pentacle gravé sur les murs...

Pour Thomas Van Eecke et Maxime Lanier, les officiers de la PJ lyonnaise confrontés à ces crimes sordides, ce n’est qu’une enquête de plus. Pourtant, celle-ci va très vite déraper, se compliquer et s’enliser pour se teinter d’une étrange et inquiétante aura magique.

Ils découvriront, à leurs dépens, que le mal est plus profond. Un mal qui vous ronge de l’intérieur et vous foudroie en un éclair. Un mal sans remède...


Mon avis

Couverture juste glaçante à souhait, pour un livre diaboliquement génial !

Point de départ : des enfants sont assassinés; des fratries de 4 enfants, dont le dernier d'entre eux vient tout juste de passer dans sa dixième année. Un indice supplémentaire : Un pentacle est visible sur chacun d'entre eux.
Deux policiers Thomas van Eecke, papa d'une petite fille mais à la situation conjugale compliquée, et son collègue et ami Maxime Lanier enquêtent sur ces meurtres horribles.

Oxanna Hope a le don de nous balader dans ce thriller de façon magistrale, distillant des petites infos ici et là, et faire de cette histoire un véritable page turner !
Les personnages sont très bien amenés, réalistes et on ne peux que plonger dans l'horreur avec eux. Comment éviter ces meurtres ? Qui est ce tueur ?  Existe-t'il des liens avec le passé ?

Je ne suis pas grande amatrice de sorcellerie, d'ésotérisme, mais je dois dire que j'ai totalement été bluffée par ce mélange avec l'enquête policière. Tout est vraiment présent pour plonger dans des situations affreuses où l'on se demande vraiment comment cette intrigue sera résolue.

Certes on arrive à se faire une idée de l'identité du tueur, mais ce n'est pas l'objet principal de ce livre... On ne se doute pas du pourquoi il en est arrivé là et c'est là le coup de génie d'Oxanna.

Un gros coup de coeur pour ce livre, et je vais donc m'empresser de me procurer "au creux de ma main" pour de nouvelles enquêtes trépidantes !

Merci à Oxanna Hope de m'avoir permis de découvrir sa plume et ce livre dont j'ai encore du mal à m'en remettre plus d'une semaine après :)

Un extrait

" Comme pour tous parents, la venue au monde de leur premier enfant représentait tout ce pour quoi la vie vaut d'être vécue. Donner de soi, donner de sa chair, de son amour pour créer un être minuscule qui se résume à un compromis entre deux personnes qui s'aiment... C'était sans doute ce que l'on pouvait appeler une parcelle de paradis."

lundi 2 mai 2016

BARBARA ABEL - L'INNOCENCE DES BOURREAUX


L'histoire

Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d’autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d’acheter des couches pour la nuit.

Parmi eux, un couple adultère. Parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s’il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent.

Des gens normaux, sans histoire, ou presque.

Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé.

Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s’inversent, la vie de ces hommes et femmes ordinaires bascule dans l’horreur.

Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince…

Mon avis

Après avoir rencontré l'auteure au salon du livre d'Hyères et avoir pu parler avec elle, j'ai eu envie de découvrir ce livre.

La lecture débute donc avec Joachim, un junkie qui en manque décide de braquer un magasin et se rend donc dans une supérette, celle de la place des Termes.

Puis se succèdent plusieurs personnages, un (ou deux) par chapitre. Ces personnes, c'est vous, c'est moi, ce sont des personnes qui vivent leur vie très normalement : une maman et son jeune enfant, une grand-mère aigrie et son aide ménagère, un couple adultère, une maman et son ado avec qui elle vient juste de se disputer. Le destin de tous ces personnages va se sceller dans cette supérette, où leur vie va basculer.

Je me posais tout de même beaucoup de questions sur la suite de ce livre et je dois dire que j'ai littéralement été emportée dans cette histoire avec une montée de stress, de tensions qui vous emporte. Vous ne savez jusqu'où vous allez être porté, et l'auteur réussit un joli tour de passe-passe très subtil qui change littéralement le fil de cette histoire.

Et à chaque chapitre, on semble se douter de la fin de l'histoire... et à chaque fin de chapitre, on est perdu, déboussolé... Pas de répit, pas de pitié !

Les personnages sont tous merveilleusement travaillés, avec un petit coup de coeur pour la jeune maman Léa Fronsac et la vieille dame, qui rappelle tellement l'héroine du film d’Étienne Chatilliez "Tatie Danielle". J'ai également beaucoup aimé le personnage du grand-père qui m'a énormément touché, les chapitres le concernant sont juste magnifiques.

J'ai eu un réel coup de coeur pour ce livre. Moi qui en général me laisse porter et souhaite connaitre la fin des livres très palpitants, celui-ci je l'ai dégusté. J'ai pris un peu de temps entre les chapitres, pour me laisser guider également par l'écriture de Barbara Abel qui est juste touchante parfois, tranchante d'autres fois, un cocktail d'émotions !

Les bourreaux sont-ils vraiment ceux qui porte une arme ?
Un énorme coup de coeur pour ce livre diaboliquement beau et troublant !


Un extrait

" La vie est un parcours qui se trace au fil du temps, autoroute bien droite pour certains, chemin de croix pour d’autres, quand le destin bascule, quand on arrive à un carrefour, quand il faut choisir un itinéraire.
Prendre à gauche ou à droite ?
Continuer d’avancer ou faire demi-tour ?
Quitter les sentiers battus, s’engouffrer dans un sens interdit, s’égarer dans une impasse…"