jeudi 23 juin 2016

THIERRY BRUN - LES RAPACES


L'histoire

Alexandra Blaque, jeune femme qui a laissé derrière elle les trottoirs de Vitry-sur-Seine pour gravir les marches des palaces de Paris à Ibiza, purge aujourd'hui une longue peine de prison.

Même si la menace du gang la hante souvent, celle qui déclarait encore quelques années auparavant : "J'ai seize ans et la médiocrité me terrorise " a décidé de tirer un trait sur sa jeunesse de soldat pour commencer une nouvelle vie et aller vers le soleil. Mais on ne trahit jamais impunément. Et à sa sortie de prison, Alexandra voit son passé ressurgir avec violence.

Mon avis

On peut souligner la magnifique couverture de ce livre qui avait tout pour me plaire, c'est pour cela que j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce livre et que j'ai donc postuler pour la Masse Critique sur Babelio.

On suit au début de ce livre, Alexandra Blaque, une jeune fille un peu paumée, qui se retrouve en prison après avoir baignée dans les milieux de la drogue et des narcotrafiquants. On suit donc son histoire, comment en est-elle arrivée là, et surtout ce besoin de raccrochée avec cette vie là pour retourner sur le droit chemin.

Je dois dire que le début du livre est assez brouillon et m'a perdu plusieurs fois. J'ai du retourner en arrière, recommencer des chapitres afin de bien comprendre les retours en arrière, les différents personnages...

Puis après une cinquantaine de pages, je me suis sentie mieux, et j'ai vraiment apprécié cette lecture avec une écriture plus abordable, plus posée. Les personnages sont vraiment très intéressants par leur passé, leur enfance difficile dans les banlieues. L'auteur les enrichit au fur et à mesure par petites touches et j'ai vraiment apprécié car on ne s'ennuie pas et on en apprend toujours sur chaque personnage.

L'histoire d'amour entre Alexandra et Nicolas, son ancien compagnon d'armes, amène ce petit plus à l'histoire sans tomber dans le côté "coeur coeur love" mais apporte un côté un peu plus "léger" à ce livre.

Pas ma came à la base, mais ce livre vous fera baigner dans ce milieu où la vengeance règne en maitre ! Une belle découverte, un livre noir sur le monde des trafiquants de drogues !

Un grand merci à Babelio et aux Éditions le Passage pour cet envoi :)

Un extrait

" Elle avait gagné son ticket d'entrée pour les affaires sérieuses deux mois plus tôt, en s'arrachant seule d'un traquenard tendu par un caïd de la cité Balzac, à Vitry. Le manouche lui reprochait ses débuts dans les rangs de la Clica et, ne se doutant de rien, il avait tenté de lui piquer sa marchandise et de lui refaire le portrait en bonus. La course-poursuite s'était terminée sur le boulevard périphérique.
À son retour, Graham lui avait donné l'accolade en commentant sobrement : « Bienvenue à la maison. » "


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jeudi 16 juin 2016

JAMES OSMONT - RÉGIS (Roman auto-édité)


L'histoire

Régis aime la littérature et l'automne, les décibels et l'errance. Il n'a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s'accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir...

Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d'un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire. Jusqu'au point de non-retour...

 Mon avis

J'ai craqué sur ce livre pour cette couverture, que dis-je cette sublime couverture ! et je n'ai donc pas résisté à lire la quatrième de couverture, et là ! je suis restée scotchée, rien qu'en lisant ces quelques lignes, je me sentais happée, attirée par ce personnage poétique et malade.

J'ai donc commandé immédiatement ce livre sur amazon (livre autoédité donc à commander soit via amazon, soit directement auprès de l'auteur ;)).

Trois jours après, voici que Régis a fait irruption dans ma vie ! je n'ai pas attendu un seul jour, et me suis jetée sur le premier chapitre.

On découvre donc dans ce livre le quotidien de Régis, malade en hôpital psychiatrique : un jeune homme de 32 ans extraordinaire car il est à la fois dangereux, atteint de troubles psychotiques, torturé mais également tellement attachant, sensible, émotif.

Ce qui est vraiment renversant, c'est que dès le premier chapitre, on est dans la tête de Régis. On vit son enfermement, ses délires, sa vie avec des retours dans le passé pour en apprendre plus sur ce qui l'a amené dans cet hôpital.

Mais Régis c'est également un être sensible à la littérature et à la musique, et ce livre est truffé de citations de livres et de morceaux de musique qui nous aident encore plus à comprendre le personnage. Personnellement, j'ai écouté une grande partie des musiques en lisant les citations et j'ai vraiment adoré ce rapport musiques-livres. De belles découvertes !

Les autres personnages sont également riches : Sandrine, son infirmière, en plein burn-in ; l'Étudiante qui est juste perturbante et provocante et l'inguiétant Prédateur, le pire ennemi de Régis !

L'écriture de James Osmont est vraiment parfaite, poétique, tranchante parfois, angoissante même. Son métier de soignant en psychiatrie doit y être pour beaucoup, car on vit vraiment l'histoire de l'intérieur, on est littéralement propulsé dans le domaine médical, les maladies mentales, les médocs, le jargon psy. On vit Régis tout au long du livre ! On est Régis pendant ces 264 pages !

Un bémol, eh oui il en faut bien un ! IL EST TROP COURT ! on en re-veut ! encore et encore ! (c'est que le début d'accord d'accord... eh voui moi aussi j'ai de la culture musicale...)

Pour conclure, un roman hors du commun , un gros coup de cœur ! à lire de toute urgence :)

Un extrait

" Il y était parvenu. Cavalcade. Fuite en avant… « Allez tous vous faire foutre ! » Bondir. Où irait-il ? Ce n'était pas le problème. Trébucher. Que ferait-il au matin ? Ce n'était pas le moment. Se démener. Le rechercheraient-ils ? Ce n'était pas sa priorité."

mercredi 15 juin 2016

EMMA DONOGHUE - ROOM


L'histoire

Jack fête ses cinq ans dans la chambre qu’il habite avec sa mère depuis sa naissance et dont il ne sort jamais. Il y a Madame Porte, Monsieur Tapis, Madame Table et Monsieur Lit, tous les éléments du quotidien enfin, qui deviennent des compagnons d’isolement. Il y a aussi Grand méchant Nick, celui qui apporte les cadeaux du dimanche et qui tient mère et enfant enfermés ; et Dent Malade, qui fait souffrir Ma. Le point de vue de l’enfant tient tout le roman et lui confère une grande force affective autant qu’une dureté troublante.

Mon avis

Après avoir vu beaucoup d'avis positifs sur ce livre, Je me suis donc lancée dans la lecture de Room.

Tout d'abord,j'ai été totalement décontenancée par la narration qui est faite par Jack, ce petir garçon de 5 ans qui n'a jamais vécu en dehors de cette chambre. Il ne connait que ce qui l'entoure dans cette pièce, avec comme seul regard et contact avec l'extérieur des dessins animés passant à la télévision comme Dora l'Exploratrice. Coup dur pour moi, aimant les livres sanguinolents et terrifiants...

J'ai toutefois continué ma lecture et j'avoue avoir apprécié celle-ci (malgré quelques moment un peu longs à mon goût). La fin du livre a réussi à m'arracher quelques larmes et c'est souvent le signe d'un livre qui a su me toucher.

On ne peut qu'être sensible sur cette histoire inspirée d'un fait divers, sur ce petit garçon qui découvre une nouvelle vie, qui ne se retrouve plus seule avec sa maman et qui met le pied dans la vie réelle, aussi dure soit elle.

L'écriture d'Emma Donoghue est touchante, douce. Ce petit garçon nous entraine dans cette histoire, et on essaie au fil des pages de s'imaginer une vie dans cette chambre, sans aucun lien extérieur. Le lien fusionnel avec sa maman est juste magique, et on pleure, on sourit parfois de voir les réactions que ce  petit Jack peut avoir face à cette maman si différente.

Je ne peux que vous encourager à lire ce livre, qui reste une très belle lecture pleine d'émotions et de sensibilité. Ouvrir ce livre, c'est tendre la main à ce petit garçon, et l'aider à devenir plus grand et plus fort :)
 

Un extrait

" Avant j'avais pas l'idée de vouloir sortir, ma tête était trop petite pour y mettre le monde de Dehors alors j'imaginais pas qu'il existait. Quand j'étais tout petit je pensais comme un petit mais maintenant que j'ai cinq ans, je sais tout."

vendredi 10 juin 2016

HERVÉ COMMÈRE - CE QU'IL NOUS FAUT C'EST UN MORT


L'histoire

« I will survive ». C’était le dimanche 12 juillet 1998. À quel prix ? Ça, la chanson ne le dit pas. Cette nuit-là, trois garçons pleins d’avenir ont renversé une femme, une étudiante s’est fait violer, un jeune flic a croisé son âme sœur et un bébé est né. Près de vingt ans plus tard, voilà que tous se trouvent concernés par la même cause. On est à Vrainville, en Normandie. L’usine centenaire Cybelle va fermer ses portes.

Mon avis

On commence fort, très fort dans ce livre, par le sort que vont subir plusieurs jeunes. Le soir de la coupe du Monde, l'équipe de France gagne et c'est l'euphorie. Chacun d'entre nous se souvient de ce jour, de ce qu'il faisait, et j'ai trouvé astucieux de commencer par celà.

 Puis on entre dans le destin de la famille de Gaston Lecourt, créateur des ateliers Cybelle en 1919, un homme bon, prêt à tous pour faire prospérer son affaire, mais également pour offrir une vie meilleure à tous ses salariés. La ville de Vrainville devient le poumon économique de la région.
Mais plusieurs années plus tard, les usines Cybelle vont mal et on assiste là  déchéance de celles-ci.

Ayant craqué pour ce livre, par son titre, j'ai été surprise ! surprise car je m'attendais à un pur thriller, à un polar, et au vu du début de l'histoire, ça sentait bon ! et Me voilà plongée dans une saga familiale, dans cette vie de village, où tout le monde se connait et s'apprécie. Et on se laisse porter par ces personnages, par la montée de la mondialisation, par la crise sociale, qui vont faire chuter cette entreprise florissante.

On se sent bien, comme à la maison. On est Vrainvillais nous aussi, on veut se battre pour sauver les ateliers Cybelle comme si notre emploi était également en jeu. On vit tous ces instants d'émotions, de joie, de pleurs, d'angoisse, de rébellion.

Un livre noir certes mais encore plus une belle saga normande, une histoire familiale, de très beaux moments (et de moins bons... mais toujours écrits d'une plume admirable) !

Un bon moment de lecture et une belle découverte :)

Un extrait

" Personne n'a envie de passer douze heures par jour , six ou sept jours par semaine â comparer des chiffres en ayant peur de se faire doubler par les autres . Personne ! Plus personne ne veut de ce monde . Tout ce que veulent désormais les gens , c'est devenir footballeur , chanteuse , comédienne , écrivain , vous savez pourquoi ? Parce qu'ils cherchent la solution pour échapper à ce foutoir , ils cherchent le passage secret pour s'enfuir. La vaie vie , personne n'en veut plus."

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